
Volkswagen Golf V : En route vers les sommets ?
Des amis de 30 ans ! Wolfsburg et la Golf entretiennent une amitié, voire un amour trentenaire, mais c'est la première fois qu'une nouvelle génération de Golf est présentée dans sa ville. Pour le lancement de cette 5e mouture, la ville a participé à l'événement modifiant ses panneaux indicateurs Wolfsburg en Golfsburg. L'Autostadt, le complexe dédié à la marque, avait donc revêtu ses habits de lumière pour celle que Volkswagen veut à nouveau voir au sommet européen. La Golf est devenue la Volkswagen la plus vendue, ayant même dépassé la mythique Coccinelle (plus de 21 millions), avec 21 517 415 exemplaires en 2002, et le compteur continue de tourner avec aujourd'hui plus de 22 millions. Pourtant, la performance de la Golf ne peut pas être totalement comparée à la Cox, car cette dernière n'a eu que peu de remaniements ou de générations différentes. En 1974, la Golf est un véritable phénomène et elle séduira près de 6,8 millions d'automobilistes à travers le monde. La deuxième génération, apparue en 1983, contribuera à hauteur de 6,3 millions à cette saga Golf. Ensuite, les Golf III et IV qui ont débarqué sur le marché en 1991 et 1997 représenteront respectivement 4,8 et 4,3 millions d'unités. Chaque génération a perdu au moins 500 000 unités (entre la II et III ce chiffre est de 1,5 million), en sera-t-il de même avec la 5e ?
Si en 1974 on pouvait presque compter ses concurrents sur les dix doigts de la main, aujourd'hui ce n'est plus le cas : leur nombre ne s'exprime plus en dizaine mais en centaine ! On retrouve, en tête de la meute, la 307, la Mégane, l'Astra, la Focus etc. Mais ces berlines, mêmes nombreuses, n'ont pas bouleversé le segment M1 autant que les monospaces qui ont entraîné une véritable micro-segmentation.
Vers une famille Golf
Aujourd'hui, la seule gamme du segment M1 représente plus de modèles qu'une gamme totale de constructeur au début des années 80. L'exemple de Renault avec sa famille Mégane illustre parfaitement cette idée, que la quasi-totalité des constructeurs développent, Volkswagen y compris. La Golf V n'est déjà plus seule, le Touran l'ayant rejointe, et dans les mois, voire les années, à venir différentes carrosseries vont apparaître à leur tour. Dès le prochain Mondial de Paris, en plus de la version GTi, un nouveau
22 200 000...C'est le nombre de Golf produites depuis 1974 |
Il est donc logique que les objectifs annoncés par Volkswagen pour la Golf V suivent cette évolution. En effet, avec 600 000 unités pour 2004, la marque sera bien loin des records de 1992, avec 967 000 unités, et de 2000, avec plus de 915 000 unités. Toutefois, les chiffres de l'année 2005 seront sûrement supérieurs puisque la gamme sera complétée au cours de l'année 2004 avec notamment de nouvelles motorisations, la transmission 4motion et la boîte DSG pour les versions TDi. Mais, bien qu'incomplète, la gamme Golf V est d'une importance primordiale pour le constructeur car même si un rééquilibrage est prévu dans le futur avec les nouveaux modèles, la Golf représente aujourd'hui plus de 15 % du chiffre d'affaires du groupe et contribue à 1/3 de son bénéfice. Et il faut rappeler que ce dernier a chuté de 57,5 % sur les douze derniers mois, à 596 millions d'euros.
Mais a-t-elle les moyens des ambitions qu'on lui prête ? Nous ne reviendrons pas sur le design qui est décortiqué dans un article suivant cet essai, et dans lequel Murat Günak, responsable du design, résume bien la complexité du renouvellement d'un modèle si important : "La Golf est l'icône de Volkswagen, le mètre étalon de son segment et un modèle économiquement vital pour la marque et la pérennité des emplois de ses salariés." Revenons plutôt sur le produit en lui-même, sur ses qualités et ses défauts.
Un comportement routier en nette progression
Première bonne nouvelle : les suspensions. Finis les pompages interminables qui rapprochaient plus la Golf IV d'une coquille de noix dans la houle que d'une voiture réellement agréable à conduire. Cette 5e génération reprend la plate-forme que l'on a déjà pu découvrir sur le Touran et l'Audi A3 où on avait constaté les mêmes progrès. Associé à des trains roulants largement revus et corrigés, notamment à l'arrière avec un essieu à quatre bras, ce châssis permet à la Golf d'offrir un comportement routier plus en phase avec ses prétentions. Si la concurrence a fait des efforts pour rattraper la Golf au niveau de la qualité des matériaux et de l'assemblage, la star de Volkswagen en a fait de même sur ce point. Toutefois, dans un cas comme dans l'autre, l'ensemble des acteurs de ce segment n'est pas encore au même niveau. Une fois de plus, serait-on tenté de dire, la Golf V
EN CHIFFRE35 % C'est la part des moteurs à injection directe essence, FSi, que Volkswagen envisage de vendre à l'échelle européenne. Les moteurs essence "classiques" devraient représenter 15 % et les Diesel 50 %. |
85 % des ventes françaises seront des Diesel
Là encore, la Golf affiche des arguments de poids avec ses TDi et FSi. Pour les Diesel, qui devraient représenter 85 % des ventes en France, trois mécaniques se partagent la vedette. Lors du lancement dans l'Hexagone, le 14 novembre prochain, seuls les 1,9 TDi de 105 ch et 2,0 TDi de 140 ch seront disponibles avant qu'une version atmosphérique du 2,0, baptisée SDi de 75 ch, ne fasse son apparition en février prochain. A cette même date, les deux mécaniques turbo seront également disponibles avec la boîte DSG. Ce mariage s'annonce particulièrement agréable car, déjà prises séparément, ces deux mécaniques TDi et la boîte DSG font des merveilles.
Les FSi à l'honneur
Dans la gamme essence, moteurs à injection indirecte et directe se partagent l'offre, du moins pour un temps. En effet, la technologie FSi, injection directe essence, qui devrait représenter 35 % des ventes du modèle en Europe, ne se généralise pas encore en France à cause de nos carburants et de leur teneur en soufre encore trop élevée. A la mi-novembre, une motorisation de chaque technologie sera disponible, pour l'une le 1,4 16V de 75 ch et pour l'autre le 1,6 FSi de 115 ch. En février, on pourrait dire qu'on prend les mêmes et qu'on inverse les systèmes d'injection car le 1,4 sera alors disponible en FSi, développant une puissance de 60 ch, et le 1,6 sera lui décliné en version "classique" offrant 102 ch. La gamme sera coiffée à cette même période par le 2,0 FSi de 150 ch. Cette motorisation ouvrira également le bal des 4motion en septembre aux côtés des deux TDi plus connus.
Si la Golf V reste avant tout une Golf, le modèle ne le doit plus uniquement à son style ou à ses motorisations, notamment Diesel, même si celles-ci demeurent encore des références de sobriété et de puissance. Cette fois, nous pouvons y ajouter une souplesse de fonctionnement, notamment sur le 2,0 TDi, qui renforce l'agrément. Mais une Golf, c'est aussi un prix et bien souvent plus haut que ceux de la concurrence ! En Allemagne, ils restent inchangés. En France, il n'y a encore rien d'officiel mais, même s'ils demeuraient au même niveau qu'avant, ils seraient toujours plus élevés que la concurrence. La Golf, qui a vu, entre 2001 et aujourd'hui, passer sa part de marché européenne de 9,1 à 6,1 %, réussira-t-elle à remonter la pente ? On serait tenté de dire oui, tant ses arguments sont convaincants, mais l'exemple de la Polo qui semblait, dans une moindre mesure, bien installée rappelle à Volkswagen que rien n'est acquis.
Christophe Jaussaud
ZOOMLes principaux equipements |
3 QUESTIONS AYves Moulin, directeur marque Volkswagen "On revient toujours à la Golf" JA. Vous et votre réseau devez être heureux de voir arriver la Golf V, après quelques mois difficiles pour la marque avec la fin de la Golf IV ? JA. Quels sont vos objectifs commerciaux ? JA. N'y a-t-il pas un risque de cannibalisation entre le Touran et la Golf ? |
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